Nos arbres fertilitaires en danger

Mbalou et son bébé devant les protections recouvertes de moustiquaires

En période sèche, quand la végétation se fait rare les jeunes arbres subissent les assauts des prédateurs.

❌ Ils ont été mangés d’abord par les scarabées. ➡️Nous avons posé des cylindres de boîtes de conserve. Nous avons enlevé les excréments et la paille qui pouvaient les attirer.

❌Par des sauterelles. ➡️Nous avons installé des petites moustiquaires. Puis des grandes.

❌ Par des termites. ➡️Nous avons plantés dans des sacs prédécoupés (pour les retirer plus tard facilement) nous avons saupoudré de cendre.

Rien n’y faisait, nous avons perdu les 30 premiers arbres. Une experte en agroécologie de L’APAF, me conseillait de mettre des feuilles de neem. Après mes recherches dans la brousse, impossible de trouver cet arbre et les dialonkés ne connaissent pas ce mot.

✅ Puis, j’ai montré une vidéo sur le neem au représentant eaux et forêts de Guémédié. Elle expliquait comment fabriquer un insecticide et insectifuge bio qui ne tue pas les abeilles et ne pollue pas. Il a reconnu l’arbre planté devant la maison de l’imam. La video les a enthousiasmés. Ils m’ont autorisée à prélever quelques branches.

On connaît le neem sous le nom de margousier. C’est une plante importée. Les dialonkés l’appellent cacia. D’autres l’appellent l’arbre de l’indépendant car il aurait été apporté pour l’indépendance du Sénégal. Enfin, ils l’appellent aussi nivaquine, comme le célèbre médicament, car outre son amertume, ils connaissent ses propriétés antiparasitaires gastriques et antipaludiques.

J’ai donc testé la solution à base de feuilles de neem pilées et macérées une nuit dans l’eau. Le lendemain, après le passage au tamis, il n’y a plus qu’à vaporiser. Ça semble être efficace. Les jeunes arbres ne sont plus trop attaqués.

💡Dernièrement j’ai découvert une vidéo sur la technique ancestrale du zaï, utilisée par Yacouba Sayadogo au Burkina-Faso. Cet homme lutte contre la progression du désert. Il creuse des poquets en saison sèche dans lesquels il met du compost puis il arrose. Cela attire les termites, qui creusent des galeries et aèrent le sol. Pendant l’hivernage l’eau s’infiltre en profondeur dans la terre. Je pense qu’il plante à ce moment là. J’en conclus, moi qui ai lutté pendant 4 mois contre les termites, que je faisais peut-être une erreur de timing. Comme les villageois (sur ce coup là), il n’aurait fallu planter qu’en saison des pluies. Ou juste à la fin à cause des inondations.

Béréba tapisse le poquet de cendres
Béréba montre des feuilles de neem
Béréba verse la solution à base de neem dans le poquet
Béréba vaporise les feuilles du peltophorum avec la solution à base de neem